Qui sont-ils ces parents qui franchissent la porte de l’Institut ? Qu’ils aient été orientés par un médecin, un pédiatre ou un enseignant, ils se ressemblent dans leur démarche, témoigne Marielle : ils viennent déverser le trop plein, à la recherche d’une écoute, d’un lieu pour eux.
Elle raconte : « les parents me disent souvent en arrivant ici : c’est bizarre, depuis que j’ai pris rendez-vous, j’ai l’impression que ça va mieux ! S’autoriser à demander de l’aide, leur permet tout à coup de penser que ça ne va pas durer, qu’il y a des solutions ! ».
Dans des situations simples de guidance parentale, souvent 3 séances suffisent pour améliorer nettement la situation.
Ce qui apporte le plus de satisfaction à Marielle dans l’exercice de son métier, c’est ce moment où les parents lui disent : « j’ai retrouvé du plaisir à m’occuper de mon enfant ! »
Elle pense à certains parents qui arrivent en confiant : « j’appréhende toutes les soirées, tous les week-end, parce qu’en fait, ça va crier tout le temps. Je ne me sens pas bien. Je n’imaginais pas ça, aussi dur. Je n’ai plus envie d’être avec mon enfant. Je l’aime, mais je n’ai plus envie ! » « C’est dur pour eux de le dire, commente Marielle, et c’est dur pour moi de l’entendre ».
Marielle croise des parents perdus, désorientés par des injonctions multiples et contradictoires, qui leur mettent une pression incroyable. Elle se souvient d’un papa, un jour, qui lui a demandé : « Mais il est où le grand bonheur ? là, je ne vois pas ! »
« Je sais que les pères sont de plus en plus impliqués, poursuit Marielle, mais la charge mentale des mères est énorme : il « faut » allaiter longtemps, faire du cododo, du maternage, préparer tout bio, fabriquer ses produits ménagers, composter les épluchures… et aller partout à vélo, forcément, pour ne pas polluer. Sans parler d’être à l’écoute bien sûr, ne jamais crier, être à disposition de son enfant, jouer avec lui, le stimuler. Sans oublier d’être une femme qui reste jeune, moderne, accomplie professionnellement, avec une belle vie sociale, qui fait son yoga tous les jours et qui a les ongles parfaits… Croyez-vous tout cela possible ?! »
« Je ne me suis jamais posée le quart de ces questions pour mes propres enfants qui sont grands aujourd’hui, confie Marielle, mais je sais aussi que si j’avais eu toutes ces informations, j’aurais fait pareil : j’aurais plongé tête baissée dans toutes ces injonctions moi-aussi. Voulant bien faire, je me serais fait avoir, j’en suis sûre ! ».
Aujourd’hui, le message qu’elle veut partager aux parents est simple : allégez-vous !
« A l’institut, c’est notre rôle d’aider les parents à faire le tri, conclut-elle, à faire ce un petit pas de côté pour se recentrer sur ce qui est vraiment important dans la vie de leur enfant. Je dis à tous les parents, venez chercher ce regard extérieur, n’attendez pas d’être épuisé pour pousser la porte de l’Institut ! »