L’impossible sortie: Cohabiter 24 heures/24, sans possibilité de s’échapper quelques heures est une situation inédite pour les couples si bien qu’en l’espace d’une allocution présidentielle ils se trouvèrent dans une configuration authentique : la cohabitation permanente avec son Autre. La façon de vivre ce temps est propre à chacun. Savoir que l’on ne va pas avoir de refuge extérieur peut être source d’angoisse importante. En temps normal on s’aime, on vit ensemble et pour autant il y a le travail, les enfant, les loisirs .. autant d’activités permettant de se tenir quelques instants hors du cocon. Or là l’impossible sortie nous projette dans un huit clos amoureux émotionnelpouvant être très intense et de la même façon très épuisant. L’impossible liberté et l’application de fonctionnements contrains spatio-temporels induisent un stress. L’annonce d’un confinement amplifie la peur de l’infection et l’inquiétude.

L’impact du stress: Imaginons que nous représentions l’appareil psychique comme un ballon. Le stress engendré par le confinement agit comme une menace. Dans ce cas de stress l’enveloppe (aussi appelé pare – excitation) se plie mais ne rompt pas. On se rappelle que « To press » veut dire presser et que selon l’OMS le stress apparaît lorsque nos ressources et stratégies de gestion personnelles sont dépassées par les exigences qui nous sont posées. Il est cependant majeur de garder en tête que le stress est une réaction normale d’adaptation de notre organisme face à un changement d’environnement. Le stress impact chaque personne différemment mais, à la différence du traumatisme, une fois la menace partie, le ballon se regonfle (le stress disparaît) et reprend sa forme initiale.

Le stress même si je suis avec mon conjoint c’est donc normal !

Comment vivre le couple au cœur du confinement

La communication 

Mais voici quelques conseils pour mieux vivre ce temps très particulier au sein du couple. En effet, la difficulté voir l’impossibilité de se projeter dans le futur proche que ce confinement entraîne ainsi que le manque de contrôle nécessaire entraîne le désir d’être ailleurs…

Aussi, Cela peut paraître consensuel mais le respect et la bienveillance vont être des éléments majeurs pour ce temps mais aussi pour l’après. Cette solidarité est nécessaire pour faire face.

On s’autorise à Parler, exprimer ses ressentis, on met en mots, en « je » moins agresseur que le Tu. On se l’autorise avant que la petite habitude ne devienne insupportable. La communication est essentielle.

Parler aussi pour ne pas risquer d’empiéter sur l’espace de l’autre, sur ses besoins, et de générer des tensions. L’objectif est d’écouter, d’entendre et de se mettre d’accord sur les modalités du quotidien et ce de façon concrète : tu travailles quand ? Ou ? Qui fait le repas le midi? etc.

Il semble important de se fixer d’emblée des règles de bonne cohabitation/ de bon vivre ensemble ! Pour les enfants, on établit un planning (petit déjeuner / travail / jeux etc), alors ne serait-il pas envisageable de faire de même pour les adultes?

En cette période de confinement la mignonne petite habitude peut vite devenir insupportable

Des espaces à organiser

Aussi établir des règles ensemble est essentiel. N’oublions pas que poser des règles n’implique pas forcément tout modifier, et il est même conseillé de ne pas tout bouleversé en ce temps particulier.

Ces règles permettront à chacun de savoir comment s’organiser et à son rythme. Créer ces repères favorise le sentiment de sécurité.

Notons aussi que son rythme n’est sûrement pas le votre et cela aussi est à percevoir et respecter.

Ce 24/24 va pareillement engendrer la différenciation professionnel / conjoint.

Le confinement fait que l’on a moins à se précipiter pour se préparer, partir au travail… Mais là aussi il va être important de bien délimiter les espaces de chacun. Il paraît important de maintenir des temps communs (lever / petit déjeuner) mais une fois ces temps écoulés vous devenez Professionnel. Dans le confinement les espaces personnels s’interpénètrent.

Le sentiment d’individualité et d’unicité se brouille, de ce fait définir ces espaces va permettre de préciser la frontière entre soi et autrui et ainsi de se sécuriser en maintenant ce « Je ». Aussi on délimite et on nomme les espaces.

Une fois délimité on accepte que l’Autre soit différent, prenne des pauses, et on évite de commenter les moindre faits et gestes professionnels. Le professionnel n’est pas toujours le conjoint et nous l’acceptons.

Et non, non nous ne sommes pas incapables parce que nous n’avons pas encore trouver une organisation en ces 10 jours. Cette période est exceptionnelle et il nous faut le temps de l’organiser.

N’oublions pas aussi que le confinement n’empêche pas de prendre des temps pour s’isoler. Quand le besoin se fait peut être pouvons nous nous autoriser à s’isoler pour faire du sport, lire, écouter un podcast.. seul!

Il ne faut pas l’oublier car c’est essentiel. En effet, ouvrir la porte d’un atelier, s’allonger… ces petits gestes doivent créer une forme de dépaysement, d’une déconstruction par rapport à l’espace habituel dans lequel on ne peut s’extraire et ainsi apaise.

Demander de l’aide

Autorisons nous à penser également que se retrouver dans 35 m2 n’est pas le même challenge que dans un grand espace avec jardin…le confinement confronte à cette inégalité des chances et les faits de violence conjugale peuvent être à craindre dans certains cas. Rappelons qu’il ne faut pas hésiter à faire appel à des médecins ou des plateformes d’écoutes voire la police en cas de danger immédiat face à un conjoint qui se montrerait violent.

On n’hésite pas, à faire appel à de l’aide extérieur: CovidPsy33 0800 71 08 90 // la Gendarmerie 17 – 112// Violences femmes info 3919

 Julie DESSALES, psychologue de l’Institut de la Parentalité

L’équipe de l’institut de la parentalité vous accompagne dans cette période de confinement par des articles, des permanences conseil téléphoniques gratuites, des téléconsultations, et se tient à votre disposition pour échanger. 07.690.990.73.

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