Parce que les enfants sont vulnérables et ne se sentent pas toujours grand et fort face à leurs peurs, ils ont besoin de l’adulte pour traverser et digérer cette émotion qui peut les inquiéter ou les effrayer.

La peur indique que notre enfant vit une situation de danger et qu’il a besoin de nous. Quand les peurs sont diffuses et touchent à plusieurs sphères de sa vie (peur lors d’activités extrascolaire, peur à l’école, peur à la maison…), elles peuvent être un signe d’une angoisse latente.

 Souvent, parce que nous souhaitons redonner de la confiance à notre enfant, nous minimisons la peur ou nous lui disons simplement qu’elle n’existe pas, notamment quand il a peur des monstres et sorcières. Perdu il peut se retrouver démunis face à ce danger qu’il ressent pourtant bien comme réel. Et perdus, nous le sommes aussi. Comment rassurer notre enfant ? Comment l’encourager à surmonter ses peurs ? Comment l’aider à avoir moins peur d’avoir peur ?

1. Ecouter l’émotion

Nous pouvons d’abord distinguer la peur du contenu de la peur, c’est-à-dire ce sur quoi porte la peur. Lorsque notre enfant nous dit qu’il a peur des monstres nous lui disons souvent « tu n’as pas à avoir peur des monstres puisqu’ils  n’existent pas ». Or la peur de notre enfant elle est bien réelle.

La peur est une émotion naturelle que nous ne pouvons contrôler et qui doit être entendue comme un signal à légitimer. Lorsqu’une émotion frappe à notre porte intérieure, elle nous demande qu’on la lui ouvre. Si nous ne le faisons pas, elle risque de taper plus fort et faire en sorte que cette porte intérieure s’ouvre coûte que coûte, c’est là que nous pouvons assister à des débordements émotionnels intenses et difficiles à vivre pour l’enfant et son parent.

Il est donc important d’être attentif à ce message interne, de l’accueillir comme authentique et nécessaire. En effet, lorsque notre enfant exprime sa peur, il permet à son organisme en état de stress, de décharger le cortisol, hormone du stress et de s’apaiser grâce à notre soutien. En lui disant « je vois que tu as peur », « tu as le droit d’avoir peur » nous écoutons notre enfant et cette émotion qu’il ressent.

2. Clarifier le contenu sur lequel porte la peur

Nous pouvons ensuite questionner notre enfant s’il est en mesure de nous parler de sa peur, ou émettre des hypothèses afin de l’aider à situer et clarifier où se situe sa peur. Parfois la peur du noir est en réalité une peur d’être tout seul la nuit dans sa chambre. Ou encore, la peur de rejoindre les copains sur le terrain de foot est en réalité une peur de ne plus être proche physiquement de son parent dans un espace inconnu.

3. Sécuriser notre enfant

Lorsque notre enfant manifeste sa peur, il nous offre l’occasion de pouvoir le rassurer. Il nous permet d’exercer notre fonction protectrice, celle qui nous permet de lui dire « je vois que tu as peur, je suis là pour t’aider ». Aider son enfant face à sa peur, à des dangers qu’il perçoit ce n’est pas annuler les peurs, les retirer comme des obstacles sur son chemin (ex : « ce n’est rien », « tu n’as pas à avoir peur »….). C’est l’accompagner, lui  prendre la main pour lui montrer qu’il peut dépasser cet obstacle. Pour cela nous pouvons nous appuyer sur notre ressource principale : notre lien à notre enfant.  Les ingrédients de ce lien sont la disponibilité et l’écoute. Ils valident auprès de notre enfant qu’il peut nous parler de ce qui l’inquiète, qu’il est important car nous l’écoutons et qu’il peut face à la peur nous voir comme une ressource pour se sécuriser. C’est parce qu’il peut s’appuyer sur un adulte que l’enfant peut dépasser ses peurs et ne plus avoir peur d’avoir peur.

4. Développer des ressources plutôt qu’annuler les peurs

Encourager notre enfant avec notre soutien à trouver des astuces, des stratégies pour faire face à ses peurs ensemble c’est lui envoyer le message qu’il n’est pas seul face aux dangers. Les peurs peuvent naître de situations inconfortables que notre enfant a vécues et dont il n’a pas compris le sens (ex : le confinement, des images à la télévision…), elles peuvent naître également d’angoisses d’anticipation sur des situations qu’il ne maîtrise pas (ex : les séparations à venir). Lui témoigner par des mots et des gestes (contacts physiques, câlins…) que nous sommes là, l’informer de ce qu’il va vivre, lui expliquer les situations complexes avec des mots simples et adaptés à son âge et son niveau de compréhension peuvent l’apaiser.

N’oublions pas qu’en donnant à notre enfant le sentiment de sécurité on le prépare à affronter toutes les tempêtes. Et, c’est à travers ce lien qui s’est construit dès les premiers instants de sa vie que nous pouvons l’accompagner à se sécuriser.

Anaïs THETIOT, Psychologue

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