Pleurs de bébé anormalement importants ou prolongés
Vous observez votre enfant et il vous semble que ses pleurs sont anormalement importants ou prolongés.
Sachez que certains nourrissons dépassent l’étendue « normale » des pleurs : ceux qui pleurent longtemps, énormément et sans pouvoir être consolés pendant leurs trois premiers mois de vie ou ceux qui pleurent/s’agitent fréquemment après l’âge de trois ou quatre mois. Il existe d’importantes différences interindividuelles dans la quantité de pleurs mais aussi dans le seuil de tolérance de l’entourage.
1. Les « feux rouges » des pleurs qui doivent alerter.
• Fréquence et/ou tonalité très élevées, sans rythme évident en journée
• Poursuite après 4 mois d’âge
• Régurgitations fréquentes, difficultés d’alimentation, vomissements, diarrhée,
• Perte de poids ou difficultés de croissance
• Antécédents familiaux de migraine,
• Traitement et/ou addiction parentale, tabac++
• Anxiété parentale majeure ; Dépression parentale
Si vous avez trop de difficultés à les gérer, si vous vous sentez dépassés ou trop fatigués, ne culpabilisez pas ; des professionnels de l’Institut sont là pour vous aider à travers les permanences conseils téléphoniques gratuites.
En aucun cas vous ne devez secouer votre bébé ; mieux vaut le laisser dans son berceau et sortir un instant si vous n’en pouvez plus !
2. Il a mal au ventre. A-t-il besoin de « médicaments »?
L’immaturité qui caractérise les bébés humains concerne aussi le système digestif : gastrique, intestinal, cycle entéro-hépatique et système nerveux entérique.
Les travaux de recherche ont montré qu’il existe une prolifération bactérienne anaérobie (dysbiose), une dysmotilité intestinale, une altération de la barrière intestinale. Mais nous ne savons pas si cela a un lien avec ces bébés qui crient beaucoup.
Les médicaments à visée antispasmodique ou antalgique ne sont pas efficaces.
Aucun traitement de phytothérapie n’est continuellement efficace.
Certains probiotiques ont montré qu’ils réduisaient la durée des pleurs, mais pas pour tous.
3. Il pleure le soir
Les pleurs du soir ou pleurs de décharge ou « coliques » débutent à partir des deux premières semaines du nouveau-né avec un pic au 2ème mois, puis diminuent et s’arrêtent vers 3 – 4 mois quelles que soient les mesures mises en place.
Ce sont des crises de pleurs inopinées et imprévisibles, prédominant en fin d’après-midi et dans la soirée, sans lien démontré avec l’environnement ou l’alimentation.
Le nourrisson semble « souffrir » : devient rouge, crispé, a des gaz, le ventre peut sembler dur ; il est inconsolable. On parle de « coliques » ; cependant aucun traitement à visée digestive ou antalgique n’a fait la preuve de son efficacité. De plus pourquoi aurait-il du mal à digérer uniquement le soir ? Plus « mal » le soir ?
Des liens ont été mis en évidence entre le système nerveux entérique et le cerveau : l’axe « cerveau-intestin » ; peut-il expliquer ces « coliques » ?
Sont-elles la conséquence du stress ? La cause ? Ou juste un moyen de se libérer des tensions de la journée afin de pouvoir mieux dormir ensuite ?
Marie-Hélène Cavert, Pédiatre
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