Autre différence, qui devient rapidement pour elle une grande source de satisfaction : la rencontre avec les parents. « En institution, rappelle-t-elle, le travail avec les familles n’est pas au centre de la pratique, surtout avec les familles dysfonctionnelles. À l’Institut, je me suis mise à voir plus souvent les parents que les enfants ! ».
Elle raconte la surprise des parents qu’elle reçoit quand elle leur dit qu’elle n’a pas besoin de rencontrer leur enfant tout de suite : « je leur explique que ce sont eux, le meilleur indicateur, le meilleur révélateur, le meilleur observateur de leur enfant. Moi, je vais le voir 45 minutes, dans un contexte artificiel, le bureau, je sais que tout va très bien se passer : je ne vais pas avoir de crise, je ne vais pas voir tout ce que les parents observent ».
Cécile fait ce choix pour remettre les parents dans la position d’expert de leur enfant.
Elle leur transmet des outils pour qu’ils les expérimentent. « Certains parents mettent en place des « temps précieux » rapidement, cite-t-elle en exemple, il se saisissent des outils et les changements opèrent. Même si tout n’est pas réglé, le quotidien va bien mieux. Vous semez des petites graines et elles poussent ! ».
À l’institut, Cécile fait du soutien et de la guidance parentale. Elle s’appuie sur la Théorie de l’Attachement, tout en soulignant volontiers que cette théorie ne répond pas à tout, elle n’est pas magique, mais qu’elle est en revanche accessible aux parents. « Quand vous proposez l’image du porte-avion ou que vous expliquez pourquoi la proximité maintient le système d’attachement activé, ces images viennent percuter tout ce que les parents sentent intuitivement, ça leur parle », explique Cécile qui ajoute avec lucidité : « quand un parent vient vous voir pour vous dire, mon enfant pleure toutes les nuits, je n’en peux plus, j’ai juste envie de « l’épingler » au mur … aller chercher le sens profond des conflits inconscients sous-jacents, comme le fait la psychanalyse (et j’ai moi-même une formation psychanalytique !), c’est passionnant, mais cela ne vient pas sécuriser rapidement le parent dans son quotidien ».
« À l’Institut, je me suis mise à voir plus souvent les parents que les enfants ! »
« Les parents … ce sont eux, le meilleur indicateur, le meilleur révélateur, le meilleur observateur de leur enfant. »
« Ces images viennent percuter tout ce que les parents sentent intuitivement »