Cécile Darmagnac, psychologue à l’Institut de Floirac 

Elle fait partie de l’aventure de l’Institut de Floirac depuis le début, parmi ceux et celles qui sont allés acheter les meubles ! Cécile venait de l’univers de la Protection de l’enfance : c’est avec des enfants placés par les juges, qu’elle a appris son métier. C’est ce qui lui a donné aussi envie, au bout de 15 ans, de revenir au tout début de la chaîne. D’intervenir plus tôt, dans la prévention. 

A l’institut, elle travaille beaucoup avec les parents. A l’inverse du coach qui donne les bonnes recettes, tout son travail consiste à redonner les clés aux parents, à les remettre en position d’expert de leurs enfants. Et rien ne la réjouit davantage que de voir les parents s’emparer des outils qu’elle leur tend ! 

« Comme beaucoup de jeunes psychologues, c’est en institution que j’ai appris mon métier, auprès d’ados délinquants, et d’autres, atteints de troubles du comportement qui les entravent pour vivre en famille, en société ou simplement aller à l’école ».
Il se dégage de la voix de Cécile une bonne dose d’énergie ! Et son parcours est là pour en témoigner. Elle a passé plus de quinze ans auprès d’adolescents en grande difficulté. D’abord au Centre éducatif renforcé de Castelviel, puis en ITEP, à l’OREAG de Bordeaux auprès de jeunes de 12 à 18 ans. À cette époque, elle donne aussi des cours de psycho, de la formation ou fait passer des oraux à l’IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers). Sa première grossesse lui donne envie d’opérer un virage : elle continue en ITEP, mais commence à travailler en libéral avec des structures diverses et notamment des crèches, auprès des plus petits. 

C’est dans ce contexte, en 2016, qu’elle rencontre le Dr. Anne Raynaud. Cécile suit une petite fille en difficulté à la crèche, dont elle apprend que la sœur aînée a été suivie à l’extérieur par une pédopsychiatre. Avec l’accord de la maman, Cécile contacte la médecin, il s’agit du Dr. Anne Raynaud. « Notre rencontre est un hasard, résume Cécile, mais quand Anne m’a expliqué qu’elle montait un Institut autour de la prévention, j’ai eu envie de faire partie de l’aventure ! ». 

« Pendant une année, de façon régulière mais informelle, nous avons travaillé au projet avec l’équipe réunie par Anne » se souvient Cécile. L’institut ouvre en 2017, avec une équipe polyvalente comme dans toute structure naissante, où chacun à tour de rôle assure le secrétariat, les permanences et va acheter les meubles ! 

En 2020, Cécile arrête son activité à l’ITEP, après 18 ans de collaboration. Elle maintient une consultation Ados sur la Ville d’Eysines, en lien avec cette tranche d’âge qu’elle connait si bien, mais se consacre principalement par ailleurs au soutien à la parentalité. Auprès des parents, elle a trouvé sa place.  

« Quand Anne m’a expliqué qu’elle montait un Institut autour de la prévention, j’ai eu envie de faire partie de l’aventure ! « 

Mettre les parents en position d’expert de leurs enfants 

Avec l’Institut, Cécile a rejoint donc le secteur de la prévention.  « J’avais travaillé pendant des années sur du curatif, explique-t-elle, je voulais essayer de voir les enfants bien avant, pour agir le plus tôt possible ».

Autre différence, qui devient rapidement pour elle une grande source de satisfaction : la rencontre avec les parents. « En institution, rappelle-t-elle, le travail avec les familles n’est pas au centre de la pratique, surtout avec les familles dysfonctionnelles. À l’Institut, je me suis mise à voir plus souvent les parents que les enfants ! ».

Elle raconte la surprise des parents qu’elle reçoit quand elle leur dit qu’elle n’a pas besoin de rencontrer leur enfant tout de suite : « je leur explique que ce sont eux, le meilleur indicateur, le meilleur révélateur, le meilleur observateur de leur enfant. Moi, je vais le voir 45 minutes, dans un contexte artificiel, le bureau, je sais que tout va très bien se passer : je ne vais pas avoir de crise, je ne vais pas voir tout ce que les parents observent ». 

Cécile fait ce choix pour remettre les parents dans la position d’expert de leur enfant.

Elle leur transmet des outils pour qu’ils les expérimentent. « Certains parents mettent en place des « temps précieux » rapidement, cite-t-elle en exemple, il se saisissent des outils et les changements opèrent. Même si tout n’est pas réglé, le quotidien va bien mieux. Vous semez des petites graines et elles poussent ! ». 

À l’institut, Cécile fait du soutien et de la guidance parentale. Elle s’appuie sur la Théorie de l’Attachement, tout en soulignant volontiers que cette théorie ne répond pas à tout, elle n’est pas magique, mais qu’elle est en revanche accessible aux parents.  « Quand vous proposez l’image du porte-avion ou que vous expliquez pourquoi la proximité maintient le système d’attachement activé, ces images viennent percuter tout ce que les parents sentent intuitivement, ça leur parle », explique Cécile qui ajoute avec lucidité :  « quand un parent vient vous voir pour vous dire, mon enfant pleure toutes les nuits, je n’en peux plus, j’ai juste envie de « l’épingler » au mur … aller chercher le sens profond des conflits inconscients sous-jacents, comme le fait la psychanalyse (et j’ai moi-même une formation psychanalytique !), c’est passionnant, mais cela ne vient pas sécuriser rapidement le parent dans son quotidien ».  

« À l’Institut, je me suis mise à voir plus souvent les parents que les enfants ! » 

« Les parents … ce sont eux, le meilleur indicateur, le meilleur révélateur, le meilleur observateur de leur enfant. »

« Ces images viennent percuter tout ce que les parents sentent intuitivement »

Les liens entre l’attachement et l’EMDR 

Cécile est également thérapeute EMDR, on lui oriente donc des patients touchés par des traumas. « Un trauma en EMDR, explique-t-elle, c’est un événement du passé qui a un impact négatif aujourd’hui. Peu importe l’événement en tant que tel, ce qui compte, c’est la résonance émotionnelle qu’il a, ici et maintenant ».

Comment se croise l’EMDR et la Théorie de l’Attachement dans sa pratique ? Quand elle propose les outils de l’attachement aux parents, beaucoup vont réajuster leurs attentes et avoir une posture plus cohérente au regard de l’âge de leur enfant.
Il arrive que certains n’arrivent pas à les mettre en pratique. « Dans 99% des cas, cela veut dire qu’il y a des freins liés à l’histoire du parent. Il a l’information, les connaissances, la compréhension, mais quand il est face à son enfant, cela vient réveiller des traumas personnels et il n’a plus accès à ces ressources. Dans ces moments-là, je vais pratiquer l’EMDR avec le parent ». 

Aux parents qui hésiteraient à pousser la porte de l’Institut, Cécile répond avec un grand sourire : tant qu’on n’est pas venu, on ne peut pas savoir ! « Venez vous faire votre idée, invite-t-elle. Ici, vous n’aurez pas à vous justifier de quoi que ce soit, on va essayer ensemble de s’appuyer sur ce qu’on appelle entre nous, les « confetti positifs » ! Et vous repartirez, je le souhaite, avec des outils et une meilleure confiance en vous ! »  

« Ici, vous n’aurez pas à vous justifier de quoi que ce soit »

« Tant qu’on n’est pas venu, on ne peut pas savoir ! Venez vous faire votre idée »

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