A l’institut de la parentalité nous avons l’habitude de demander aux parents que nous recevons : c’est quoi être parent pour vous ? En cette période de confinement, nous imaginons que vos réponses seraient bien différentes que celles que nous entendons habituellement. Car aujourd’hui être parent c’est être aussi la maîtresse ou le maître, c’est être le professeur de français, mathématiques, svt…, c’est être l’animateur du centre de loisir qui propose des activités plusieurs fois dans la journée, c’est être celui qui trouve les bons mots pour informer sans inquiéter, c’est être celui qui télé travaille, organise des visio conférences et les repas en même temps…

Comment vivre sereinement sa parentalité durant le confinement ? Comment s’ajuster tout en s’autorisant à se tromper ? Sur quoi se baser pour se sécuriser face à cette « zone de non confort » ?

S’adapter & Innover

Le confinement invite à ré inventer un quotidien loin des contraintes habituelles bouchons-boulot-dodo mais avec son lot d’impératifs tout de même. Il faut répondre aux demandes du travail, répondre aux besoins d’attention des enfants, répondre à la continuité pédagogique attendue par les enseignants… Parce que la parentalité est mise à rude épreuve par ces demandes, il est essentiel de sortir de son schéma habituel pour en créer d’autres. Cette période demande donc à sortir de sa zone de sécurité pour explorer de nouvelles façons de faire et de nouvelles façons d’être ensemble.

Vous n’êtes ni instituteur, ni animateur de centre de loisir mais vous êtes celui qui connait le mieux votre enfant. Et, c’est cela qui va vous guider pour vous ajuster à cette polyvalence qui peut être stressante.  Vous savez également que ce qui sécurise le plus votre enfant en cette période c’est votre lien.

Se faire confiance

Ce lien est nourrit des interactions que vous avez avec votre enfant depuis sa naissance. Il se base sur les réponses que vous lui apportez lorsqu’il a besoin de vous, sur votre disponibilité, la façon dont vous avez de lui parler, de le prendre dans les bras… Cela a créé des habitudes relationnelles sur lesquelles se base votre enfant comme un terreau sur lequel il prend racine et qui lui permet de grandir. En cette période de confinement, ce terreau est toujours là, accessible à travers ces relations du quotidien (repas, câlins, jeux…) et la façon dont vous avez de veillez à son bien-être. C’est en vous faisant confiance et en étant à l’écoute de ses besoins que vous permettez à votre enfant d’être épanouis et heureux. Il est important d’avoir confiance en vos capacités parentales.

S’autoriser à ne pas savoir

Vous ne savez pas comment expliquer les leçons, vous avez oublié les règles de grammaire et mathématiques…En vous révélant être un adulte qui ne sait pas tout, vous vous rendez accessible à votre enfant. Il comprend que non, les adultes ne savent pas tout et peuvent même se tromper. Cela le rassurera car lui se trompe encore lorsqu’il fait ses exercices et il est en plein apprentissage lui renvoyant parfois l’impression qu’il ne sait pas grand-chose par rapport aux adultes. Il fera l’expérience grâce à vous et vos tâtonnements, que l’on a droit de ne pas savoir, que ce n’est pas grave, que nous avons des domaines de connaissances et des domaines d’apprentissages. Et, lorsque nous ne savons pas, nous pouvons chercher, demander de l’aide et apprendre ensemble.

Sortir de la culpabilité

Il n’a pas fait tout ce qui est demandé par la maîtresse, elle n’a pas compris quand vous lui avez expliqué une règle grammaticale, vous n’avez pas pu lui répondre tout de suite car vous étiez en visio conférence … Le confinement impose une temporalité différente et une multiplicité des rôles impossible à tenir en même temps. Rappelez-vous que votre enfant a besoin avant tout de maintenir un lien sécurisant et rassurant. Que l’école est aussi un espace de socialisation qu’il est possible de nourrir autrement que par les leçons, que l’apprentissage peut se faire également par le jeu, la manipulation et l’exploration. Parce que vous ne pourrez pas tout faire et être partout, il est nécessaire de lâcher prise et d’établir vos priorités. Vous allez faire comme vous pouvez avec les moyens que vous avez et prendre le temps de reconnaître vos forces et réussites durant ce confinement.

En finir avec l’idée de perfection

Etre au top tout le temps, assurer au travail, auprès des enfants, dans le couple est impossible. La perfection est un idéal qui s’il est poursuivi peut entraîner une pression néfaste pour soi et pour les autres. Cette perfection inaccessible peut engendrer une focalisation sur ce qui vous manque pour l’atteindre, occultant ce que vous avez déjà et les réussites que vous avez à votre actif. Le désir de perfection amène à se dévaloriser et à douter de ses compétences parentales. Soyez des parents « suffisamment bons » (D. Winnicott) et rappelez-vous que vous êtes le meilleur parent que votre enfant puisse avoir parce que vous le connaissez et c’est cette connaissance qui vous permet de vous ajuster dans votre quotidien.

Votre enfant ne souhaite pas avoir un parent parfait car la perfection lui met la pression, lui interdit l’erreur, l’encourage à vouloir atteindre un niveau inaccessible et le rend intolérant à l’échec.

Le droit de se tromper et de réparer

Vous vous êtes emporté, avez eu une attitude qui ne vous a pas semblé adapté, vous avez eu le sentiment de répondre de manière non ajustée à votre enfant, de ne pas l’avoir écouté alors qu’il en avait besoin…(https://institut-parentalite.fr/je-ne-supporte-plus-mon-enfant/)  Bref, vous vous êtes trompé, vous avez fait une erreur. Soyez à l’écoute de ce quelque chose qui vous a échappé ainsi l’erreur sera fertile. Elle vous permettra de vous interroger afin de comprendre ce qu’il s’est passé et donc d’en prendre conscience afin d’agir différemment dans une situation similaire. Faire des erreurs, se tromper peut être bénéfique lorsque nous apprenons quelque chose. Elles peuvent nous permettre également d’apprendre comment réparer. Autrement dit, comment revenir vers notre enfant pour s’excuser et/ou demander pardon de notre attitude. Lorsque nous nous trompons et réparons notre erreur, nous apprenons à notre enfant que nous pouvons nous tromper, mal faire et nous reprendre pour faire mieux la prochaine fois. Il fait ainsi l’expérience avec nous, que nous progressons aussi par essais et par erreurs. Parfois, lorsque nos erreurs engendre une déception chez l’autre, ou de la tristesse, nous nous sentons coupable et avons peur de  perdre l’amour de l’autre. Cela est valable pour les adultes comme pour les enfants. Cette réparation est donc une étape essentielle pour revenir sur ce qui s’est passé ou dit, et reconnaître son erreur, l’emportement, les mots qui ont pu blesser… et demander pardon. Par la réparation, nous accompagnons notre enfant à comprendre que même dans ces  moments là nous ne perdons pas l’amour que nous nous portons car il est indéniable. 

Sachez également que ce sont les expériences répétées qui s’inscrivent dans le cerveau de votre enfant, les expériences isolées seront supprimées lors de la maturation cérébrale (le cerveau après avoir absorbé l’ensemble des expériences vécues par l’enfant les 6 premières années va opérer un élagage synaptique afin de ne conserver que les les connexions les plus fréquemment utilisées, autrement dit les expériences quotidiennes). Si l’erreur n’est pas fréquente elle ne s’enregistrera pas dans le cerveau de votre enfant.

Parce que tenir plusieurs rôles en même temps et dans la même journée peut être vertigineux et nous épuiser, parce que nous avons besoin d’apprendre à respirer autrement pendant cette période de confinement, l’institut de la parentalité vous accompagne par la mise en place de dispositif de permanences conseils téléphonique.

Anaïs Thétiot, psychologue

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