L’espace de jeu
Si le jeu est souvent considéré pour les adultes comme un loisir, pour les enfants, il satisfait son besoin de développer sa manière de communiquer, sa manière d’apprendre, son besoin d’affection, ou encore il aide à récupérer suite à un stress émotionnel. S’approprier un espace, du matériel, y exercer ses capacités, jouer, créer, se lancer des défis sont autant de manières pour l’enfant de construire son autonomie, sa confiance en soi, sa régulation émotionnelle et sa capacité d’adaptation. L’enfant est capable de réinventer un même lieu selon ses besoins et les moments de la journée quand il se sent suffisamment serein (Cf article de Zoé Penau, Émotions). Si vous libérez un espace dans lequel vous sortez des jeux ou des jouets en les alternant de manière à moduler et changer l’environnement régulièrement, alors votre enfant pourra investir de nouvelles expériences, varier ses activités et laisser s’exprimer son imagination comme avec les jeux symboliques. Par exemple, pour les enfants à partir de deux ans, vous pouvez proposer une cabane pour jouer au confinement dans le confinement avec lui, ce sera une occasion pour eux d’intégrer en toute sécurité cette situation contraignante et exceptionnelle.
Les activités physiques
Bouger, sauter, courir, rebondir, rouler, grimper, ramper et toutes les activités physiques sont des besoins fondamentaux pour les enfants. Plus les enfants sont petits, plus le mouvement est nécessaire à leur développement tant physique, qu’affectif et cognitif. Cela s’appelle les jeux sensori-moteurs.
Avant deux ans, l’enfant a besoin d’être le plus possible au sol et de s’entrainer à prendre appui, d’abord se retourner, puis ramper et enfin, passer du sol à la station debout. Ainsi, vos poufs, coussins, matelas, grosses peluches peuvent parsemer pour un temps le sol de l’espace à vivre, et il se transformera en parc d’aventure à grimper, escalader, se hisser, se faufiler… Si vous avez des escaliers, les enfants s’y régaleront à trouver plein de façons de les gravir, puis de les descendre, à côté de vous bien évidemment. Un matelas ou un canapé (je vous laisse trouver de qui pour vous est négociable ou autorisé) permettront à votre enfant de sauter, se laisser tomber, rebondir…
Pour les plus grands, autorisez vous à des jeux de corps à corps, surtout si vous manquez d’espace. Libérez vous un peu de place pour le temps de cette activité et délimitez la afin de la sécuriser (évitez d’être trop proche de la table basse en verre et mettez le vase de mémé aux abris!). A la fin de l’activité, retrouvez vos repères, le rangement collectif étant une règle essentielle du vivre ensemble. Si vous et votre enfant en a avez l’envie, la bataille ludique est un excellent moyen qui par le contact, lui donne de l’assurance. Là encore, il y a des règles à respecter qui doivent être énoncées avant le début de la partie : ne pas sortir du « ring », ne jamais porter de coup au visage (même avec un coussin), arrêter tout de suite dès que quelqu’un dis stop. Et pour les adultes : résister à l’enfant autant qu’il en a besoin, ni plus, ni moins, savoir perdre avec créativité et élégance , rester très attentif et veiller à la sécurité de tout le monde. Aussi, selon vos envies, vos habitudes et vos possibilités, vous pouvez y entreprendre des jeux d’équilibre sur des objets, les uns sur les autres, danser sur la musique qui vous fait du bien et transformer votre salon en dancefloor, s’inspirer des animaux pour faire des postures de yoga pour enfant ou encore laisser votre enfant choisir sa manière d’occuper cet espace de liberté et de mouvements sur le temps imparti.
Pour conclure, donner de l’espace à son enfant pour lui permettre de jouer, de se dépenser, d’explorer, c’est lui permettre de grandir en développant sa confiance, d’apprivoiser ses peurs, son agressivité en toute sécurité, d’intégrer les règles et les limites. Quand vous prenez part à ses jeux, vous vous offrez l’occasion d’accroître la connexion avec votre enfant, et de passer de bons moments ensemble.
Céline Robert, Formatrice psychomotricienne à l’Institut de la Parentalité