« Le confinement nous permet d’être tous ensemble et pourtant elle me colle, n’arrive pas à jouer seule. Je pensais qu’être tous ensemble, ne pas se séparer l’aiderai » me racontait la maman de Jeanne.

Que se passe-t-il alors pour que mon enfant qui jouait seul ne soit plus en mesure de le faire ?

Durant cette période d’incertitude, où les repères ont été modifiés, notre enfant peut se sentir désorienté.

Alors qu’avant il parcourait chaque jour un chemin jalonné de repères : petit déjeuner, école, regroupement, recréation, cantine… Il se retrouve plongé sur un chemin sans panneau, rien ne lui indique ce qui va se passer après.

A cela s’ajoute sa difficulté à appréhender le « temps objectif » avec les heures et les minutes. Le temps pour lui n’est encore que subjectif, c’est-à-dire qu’il est soumis à sa propre perception : un temps de jeu avec vous sera un temps d’or, comme du sable qui s’écoule bien vite, un temps seul où l’adulte n’est pas disponible ou un temps où il s’ennuie devient vite un temps de plomb qui s’écoute bien trop lentement.

Le rythme a changé et il le ressent

Papa et maman qui allaient travailler pendant qu’il était à l’école, sont là avec lui. Et, il a appris un nouveau mot : le télétravail. Cela signifie pour lui que papa et maman travaillent à la maison, ce qu’ils faisaient avant au bureau, ils le font là au salon, au milieu de la tv et peut être de ses jeux. Ce salon qui était un espace de retrouvailles et de partage est devenu un espace de séparation.

« Nous sommes tout le temps ensemble mais nous ne pouvons pas toujours être ensemble » en voilà un message paradoxal et difficilement compréhensible.

Parce que son rythme a changé, ses repères ne sont plus les mêmes, les espaces et le temps de chacun se modulent, la disponibilité de ses parents est différente, notre enfant peut ressentir une incompréhension qui engendre une insécurité.

Les changements peuvent générer de l’insécurité

L’insécurité que ressent l’enfant peut se traduire de différentes façons : une hyper sollicitation, une agitation, une difficulté à  être seul, à  s’endormir, poser beaucoup de questions sur ce qui se passe tous les jours,  faire des cauchemars…

Ces comportements peuvent signifier qu’une petite alarme s’est déclenchée en lui. Cette alarme prend toute la place, comme une alarme incendie désagréable qui sonne très fort. Et, il n’a qu’une envie, la faire cesser. Il sait que pour cela il faut aller demander à l’adulte de l’aide pour l’éteindre. Il le sait car il en a déjà fait l’expérience, en venant près de vous, en vous parlant il sait que ça aide son alarme à s’éteindre. Il va donc vous solliciter, vous interpeller, vous parler, vous montrer des choses… Quand il agit ainsi,  il demande à ce que vous soyez disponible pour qu’il puisse revenir vers vous, sa base de sécurité.

Base de sécurité et exploration

La base de sécurité agit chez lui comme une cabane, un château fort, en étant là, proche de vous, il ressent qu’il est en sécurité, protégé. La base de sécurité, le sécurise, le rassure et lui permet de calmer ses émotions. En étant disponible, présent avec lui vousl’aidez à éteindre son alarme.  La disponibilité, l’écoute le rassurent et l’apaisent. Et, c’est une fois que l’alarme est éteinte qu’il va pouvoir aller jouer de nouveau.

Car, lorsque cette alarme est activée, son exploration est impossible, cela signifie qu’il ne peut pas aller jouer ou s’occuper seul. Il a d’abord besoin de vous pour éteindre l’alarme et ensuite il pourra ré explorer ses jeux, sa chambre, le jardin….

Anaïs Thétiot, psychologue clinicienne et Formatrice, à l’Institut de la Parentalité

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