On ne le dira jamais assez, s’informer est important mais certains médias et leur omniprésence exacerbent les inquiétudes des enfants. Protégeons nous et nos enfants face à la portée traumatique des mots entendus, et refusons d’être noyés sous le flot d’information d’un fond de télévision en continu.

L’enfant se sent naturellement responsable de tout. Ses actions, réflexions le placent au centre des événements.

Certains auteurs parlent même d’égocentrisme. Ce n’est pas à comprendre comme un défaut moral mais comme l’ajustement des capacités de son cerveau aux réalités extérieures dont la complexité n’est pas encore à sa portée.

Les enfants ont pu entendre qu’il fallait protéger les personnes âgées, leur grands parents (ou parfois leur parents si leur santé est fragile) en ne leur rendant plus visite, en arrêtant tout contact. Ce confinement, pour l’enfant séparé de ces grands parents, peut ressembler à une punition.

De là à comprendre que l’enfant peut rendre malade son entourage il n’y a qu’un pas. Sous l’influence de l’immaturité de son cerveau et d’un débordement émotionnel provoqué par cette situation, l’enfant peut sauter à pied joint dans cette culpabilité, qui l’aide à mettre du sens sur ce qu’il ne comprend pas.

Sur le plan imaginaire, l’enfant peut même penser qu’une personne est malade car ils se sont fâchés.  » Je n’ai pas été gentil avec Papi, du coup il est malade ! et ils l’ont dit à la télé que les enfants rendent les grandes personnes malades!  » …

Alors comment rassurer son enfant ? 

  • Se mettre à portée de son enfant, de ce qu’il comprend de cette situation : encourageons nos enfants à poser toutes leurs questions, demandons-leur ce qu’ils sont compris. Nous pourrons mieux répondre à ses questions. 

Si ce sentiment de culpabilité est présent balayons le et mettons du sens dessus : ce n’est pas la faute des enfants. Il est nécessaire que l’enfant comprenne bien ce que veut dire « être porteur sain ». On peut se rappeler de ce célèbre dessin animé qui présentait nos cellules et les « microbes » sous forme de personnages. Dire à nos enfants que nous avons comme des petits soldats qui défendent notre corps contre les virus, et qu’ils sont très forts quand on est enfant, et un peu moins lorsque l’on vieillit. Et ce virus, pour survivre, cherche à être au chaud dans le corps des personnes : il se sert de nous comme d’une voiture pour se déplacer vers d’autres personnes sans forcément nous rendre malades, surtout si on est un enfant. 

  • Face a la peur ressentie, proposons un vrai partage émotionnel : tu as le droit d’avoir peur, d’être triste de ne plus aller à l’école, de ne plus voir mamie. Je suis triste aussi : je ne vois plus mes parents, mes collègues, ni mes amis.Nos émotions sont à prendre comme un vrai point de rassemblement : si on se perd, retrouvons-nous ici! Parlons de ce que l’on ressent, aucune émotion ne doit être taboue.
  • Ce confinement nous confronte au manque des personnes que l’on aime.  Alors au maximum, on maintient le lien : appels vidéos si l’on peut, on fait des dessins pour les copains, maitresse et Tatie… Et l’on autorise l’expression de la tristesse. 
  • Expliquons à nos enfants que nous faisons ce qu’il faut pour se protéger du virus en restant à la maison : il est très important que l’enfant se sente utile, et que ses efforts soient valorisés. Les lavages de main fréquents, le confinement sont autant de mesures de protection. Responsabilisé et valorisé, l’enfant se sentira acteur de cette situation et cela apaisera ses peurs.
  • un cadre qui rassure : le but d’une limite est d’abord de nous protéger

Restez chez vous… Avec ce confinement, nous sommes nous mêmes, adultes, privés de liberté. Une limite vient nous être posée, bousculant notre quotidien. 

C’est une bonne occasion de signifier à l’enfant notre position d’égalité face à la loi, et c’est un repère rassurant.  Tu ne peux pas sortir voir tes amis, mais moi non plus. De nos jours, on ne sait parfois plus comment poser des limites à son enfant, et si on a même parfois le droit de le faire. Lorsque nous signifions à l’enfant que nous lui demandons de respecter une loi à laquelle nous sommes nous même soumis, il comprend la justesse de la limite.

Sandrine BOURGUIGNON-LARRONDE, psychologue clinicienne, à l’Institut de la Parentalité

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